Connaissez vous le dicton “Il faut laisser pousser le baobab” ?
Ce baobab qui fascine l’homme depuis la nuit des temps par son immense carrure possède également une longévité extraordinaire. Et s’il est un symbole de résistance et de force, il est aussi un témoin vivant de l'histoire (mythes et légendes).
Car oui les baobabs peuvent vivre longtemps ! Des chercheurs indiquent que le baobab pourrait atteindre en moyenne plus ou moins 1.500 ans. Quoi qu’il en soit, ce sont non seulement les arbres à fruits les plus vieux au monde, mais sont aussi parmi les arbres les plus vieux en général. Il faut “laisser pousser le baobab” pour “laisser du temps au temps”.
Les baobabs aiment rester discret sur leur âge ! L’évaluer est problématique du fait qu’en vieillissant, l’arbre se creuse à cœur, ce qui efface peu à peu les cernes qui témoignaient de sa croissance. On a longtemps pensé qu’ils pouvaient vivre jusqu’à 5 voire 6.000 ans. Pourtant des scientifiques ont pu obtenir une estimation précise d’un bon millier d’années en utilisant la méthode de datation au carbone 14. Cette technique consiste à mesurer la quantité de carbone 14 restant dans les tissus de l'arbre. En bref, le carbone 14 est un isotope radioactif qui diminue à un rythme constant après la mort de l'organisme. Donc, en analysant les échantillons de bois, les chercheurs ont réussi à estimer l'âge des différentes sections du tronc et ainsi calculer l'âge de l'arbre.
Cette longévité est vraiment remarquable compte tenu des écosystèmes dans lesquels ils sont présents, là où d'autres plantes n’auraient pas fait long feu ! “Arbres de vie”, les baobabs, sont parfaitement adaptés aux climats arides, une incroyable capacité à survivre dans des conditions difficiles. Cette capacité exceptionnelle de rétention d'eau est un véritable atout de survie.
De plus, contrairement à d'autres arbres, le bois du baobab est épargné par la construction en tout genre (maisons, bâtiments ...) car son tronc est fibreux et spongieux. Cela a permis à de nombreux baobabs de rester intacts pendant des siècles, évitant ainsi d’être abattus pour l’exploitation de leur bois.
Des stars à l'état brut
Certains vieux baobabs sont mêmes devenus des stars ! Parmi eux, le baobab de Panke originaire du Zimbabwe qui aurait eu environ 2.450 ans à sa mort en 2011 ! Rien que ça... D’autres ont acquis une certaine notoriété pour leurs histoires uniques et leur place dans la culture et les mythes locaux.
Tout comme le baobab de Chapman, au Botswana, qui lui, servait autrefois de point de repère et de lieu de repos pour les voyageurs. Malheureusement, après plus de 1 000 années de bons et loyaux services, il s'est effondré en 2016, mais reste un symbole important pour les locaux.
Un baobab prison ? Eh bien oui, ça a existé ! En Australie, le baobab de Derby est connu pour avoir été utilisé comme prison temporaire au XIXe siècle. Son tronc creux permettait de retenir des prisonniers indigènes. Ce qui lui a conféré une certaine popularité comme on peut s’en douter.
Photo par allymoon
Un baobab bar ? Ça aussi ça se fait ! Avec un diamètre de 10 mètres, le Sunland Baobab en Afrique du Sud, abrite un vrai bar à l'intérieur de son tronc massif. Il est devenu une attraction touristique unique. À vrai dire, quand la nature rencontre les humains et leur culture ça donne des lieux de rassemblement plutôt sympathique.
Les baobabs menacés
Toutefois, malgré leur résilience à toute épreuve, les baobabs font face à plusieurs menaces :
Les baobabs n’aiment pas trop les extrêmes et surtout quand il s’agit des variations climatiques. Les sécheresses prolongées les mettent en danger. Leur capacité à stocker l'eau peut être surpassée par des périodes de sécheresse de plus en plus longues et sévères.
Il y a également des maladies comme la pourriture des racines ainsi que des infestations de ravageurs qui peuvent présenter des risques pour ces arbres. Ceci peut les affaiblir et même réduire leur durée de vie pourtant si époustouflante ! Les recherches avancent afin de mieux comprendre ces menaces et développer des méthodes de protection adéquates et durables.
Sans compter la déforestation et le développement urbain entraînent la destruction de nombreux habitats naturels des baobabs. Bien que leur bois ne soit pas prisé pour la construction, l'expansion agricole et l'urbanisation représentent des menaces directes pour eux.
C’est pour cela que chez Balenti nous nous faisons rayonner la gourmandise boostée au baobab. (lien boutique produits) Car valoriser ses fruits est aussi les préserver et créer des sources de revenus durables pour les communautés locales en Afrique de l’Ouest (qui sommes nous ?).
Le marché mondial du baobab est estimé à 8,5 milliard de dollars en 2025, alors même qu’on n’exploiterai environ que 10% de la production africaine des fruits (d’après des estimations de l’Alliance Africaine du Baobab). Il y a encore beaucoup à faire pour s’assurer la relève de façon à ce que les générations à venir puissent continuer à bénéficier des différents services systémiques fournis par ces magnifiques symboles de vie et de résistance !
Sources :
Roland Louvel - Le baobab et son double ou Deux regards sur même arbre
Nature - Age of the Baobab Tree (E.R. Swart)
Nature -The demise of the largest and oldest African baobabs (Adrian Patrut...)
Australia's North West - The Boab Prison Tree